tournoi de Paris : pressé d'y être.

Sacrée au mois de janvier championne de France en -70 kg, Lucie Decosse s’est lancé un nouveau défi cette saison: s’imposer dans sa nouvelle catégorie, et vite. Le Tournoi de Paris, ce week-end à Bercy, est l’occasion idéale pour elle de « marquer son territoire ». Avec en ligne de mire les championnats du monde l’été prochain.

Lucie Decosse a changé de catégorie pour réussir, pas prendre une année sabbatique. (Reuters) Lucie Decosse a changé de catégorie pour réussir, pas prendre une année sabbatique. (Reuters)
Lucie, qu’attendez-vous de ce Tournoi de Paris ?
C’est un tournoi que j’aime bien, je l’ai déjà gagné plusieurs fois. Il y a du public, je suis pressée d’y être. Surtout que pour moi, ce sera un peu particulier vu que je suis dans une nouvelle catégorie (elle est passée des -63 kg aux -70 kg, ndlr). Je m’y mets sérieusement, pas pour prendre une année sabbatique ou tester quoique ce soit. Je ne redescendrai pas. Ce tournoi de Paris, c’est important pour commencer.

Ce ne sera pas facile, le plateau est relevé cette année…
C’est vrai, mais c’est bien d’être dans le dur tout de suite. J’ai des ambitions élevées cette saison, avec les championnats du monde notamment. Je veux les faire. Donc si je peux me montrer dès le mois de février et battre certaines bonnes étrangères dans cette catégorie, je ne vais pas me priver. J’ai envie de m’adapter tout de suite.

N’avez-vous pas peur de brûler les étapes ?
Non, pas du tout. J’ai déjà vingt-sept ans et de l’expérience avec derrière moi une carrière en -63 kg où j’ai remporté des médailles mondiales et olympiques. Je peux me permettre d’avoir des ambitions.

« Je n’ai pas vu de vols avec ces nouvelles règles… »

Cette saison sera placée sous le signe de la nouveauté, avec notamment de nouvelles règles. Qu’en pensez-vous ?
Les nouvelles règles, je les connais déjà parce qu’elles étaient en vigueur lors des championnats de France. C’est juste une question d’habitude, moi ça ne m’a pas perturbée. On parle beaucoup de la suppression des repêchages mais il ne faut pas insister sur ça. Avant, on avait la chance de faire troisième grâce à ça, maintenant il faudra aller jusqu’au bout pour gagner une médaille. Bon… A partir du moment où c’est pareil pour tout le monde, il faut juste faire son judo, comme d’habitude. Je n’ai pas vu de vols avec ces nouvelles règles…

Et à propos du calendrier, avec l’instauration de Grands Chelems et d’un Masters en fin de saison ?
C’est un circuit un peu comme au tennis. Ça va remettre les choses au clair: en France, on a beaucoup de judokas de bon niveau mais seuls les meilleurs iront dans les meilleurs tournois, les moins bons iront dans les Grands Prix et chacun sera à sa place. Parce que quand on mettait des jeunes ou des athlètes qui n’ont pas encore le niveau dans des tournois comme celui de Paris et qu’ils sortaient au premier tour, ça faussait la donne. Là, ils auront l’occasion d’acquérir un peu plus d’expérience, et de remporter des médailles.

L’attribution des points dans la nouvelle Ranking List dévalorise les championnats d’Europe. Qu’est-ce que çela vous inspire ?
Pour la Fédération française, ils restent importants, ça permet de marquer des points pour le kimono d’or. Les primes ne sont pas négligeables. Après honnêtement, j’ai déjà trois titres de championne d’Europe, si j’en ai d’autres, je serais contente. Mais à la limite, j’ai changé de catégorie, j’ai d’autres objectifs. Je préfère être championne du monde et bien me préparer pour les Jeux Olympiques de Londres, en 2012.

Comment allez-vous gérer un calendrier 2009 qui s’annonce chargé ?
Je vais attendre de voir. Moi, j’avais l’habitude de ne pas trop sortir durant la saison, mais là ça va changer la donne parce qu’il va falloir accumuler des points. Surtout que, à titre personnel, je n’en ai pas des années précédentes. Donc ça va être un peu différent.

« Il fallait que mes adversaires sachent que j’étais là, et bien là »

Aviez-vous parlé de votre changement de catégorie à Gévrise Emane, qui dominait les débats en -70 kg ?
Tout le monde était au courant, ça faisait plusieurs années que j’avais des problèmes de poids. J’avais averti les gens que c’était dur et que j’allais changer de catégorie. Gévrise le savait, comme elle savait qu’elle allait avoir une sérieuse concurrente. Mais c’est le judo, il n’y a qu’une place. Là, c’est moi qui monte mais ça aurait très bien pu être une autre fille qui descend ou une jeune très forte qui débarque. Donc pour Gévrise, ça ne change rien.

Sauf que que vous l’avez battue en finale des championnats de France, en janvier…
Je voulais marquer mon territoire et dire que j’étais montée en -70 kg pour faire les choses avec sérieux. J’ai bien commencé l’année. Ce n’était pas un avertissement à mes futures adversaires. Mais il fallait qu’elles sachent que j’étais là, et bien là.

On a l’impression que ce changement de catégorie est une véritable libération pour vous ?
Bien sûr. Quand tu dois perdre six ou sept kilos pour t’aligner dans une compétition, c’est vraiment dur physiquement et psychologiquement. J’ai fait presque dix ans comme ça, et j’ai senti qu’il fallait que je passe à autre chose.

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