Riner: « Un beau plateau »
De nouveau sacré champion du monde juniors fin octobre après sa médaille de bronze aux Jeux Olympiques, Teddy Riner sera l’une des têtes d’affiches de la première édition des championnats du monde toutes catégories. Pour aller chercher ce week-end à Levallois le « Titre suprême » qui vaudra au lauréat 25 000 dollars, le Français s’appliquera à poser son judo. Sans se préoccuper de son adversaire qu’il soit petit ou grand…
Riner repart au combat. Pour un quatrième titre de champion du monde ?
Teddy, que représente pour vous ce championnat du monde toutes catégories ouvert à tous ?
C’est énorme parce que ça va être une belle compétition avec énormément de monde. Ça vaut vraiment le coup de la faire. Il y aura de tout. Pas seulement le n°1 mais aussi le n°2. La plupart du temps, ce n’est pas le même judo. C’est toujours du judo compliqué. Il va falloir être concentré, ça va être une grosse compétition.
Par rapport à des Jeux ou à des championnats du monde, où situez-vous cette compétition ?
Elles sont toutes sur la même ligne, elles ont toutes la même grandeur. C’est une compétition qui comptera dans notre palmarès.
Que pensez-vous de votre premier adversaire, l’Ouzbek Adiljan Tulemdibaev ?
Je l’ai jamais pris. Il faudra faire attention.
Et du deuxième qui pourrait être le Japonais Yohei Takai ?
Ça sera… (après avoir consulté le tableau, il s’exclame) Ah ouais, ça va être un beau combat aussi. Il faudra être précis.
Comment gère-t-on une journée avec des adversaires très différents en termes de style et de poids ?
Il n’y a pas besoin de gérer. Il faut imposer son judo, être précis du début à la fin. Même contre les plus légers, il n’y a rien de particulier à faire si ce n’est de ne pas les laisser installer leur judo, poser les mains avant eux et être plus rapides qu’eux. Ma seule tactique est de faire mon judo. Pour un lourd, je me déplace assez vite et c’est ce que je vais essayer de faire.
« Je suis un mauvais perdant »
Que pensez-vous des nouvelles règles et de l’absence des repêchages ?
Ce n’est pas plus mal. On verra. On va s’essayer à ça. Ça sera ma deuxième compétition sans repêchage. Je pense que les compétitions avanceront plus vite.
La prime de 25000 dollars au vainqueur, ce n’est négligeable ?
Ce n’est pas négligeable mais il faut surtout faire abstraction de tout ça. On me dit : « il y a 25000 dollars ». Ouais, c’est beau pour le judo. Mais il faut savoir que ce n’est pas ça qui me rapporte le plus. Ce sont mes sponsors, mes partenaires. Avant l’argent, je pense au titre. C’est ça le plus important. Surtout qu’ici, il y aura énormément de champions, énormément d’athlètes. Il y a deux judokas par catégories et sept Français. C’est un beau plateau.
Certains vous font-ils peur ?
Je sais ce que j’ai à faire sur chacun. Certains seront plus dangereux que d’autres.
Ça vous plairait de retrouver Tangrieff, celui qui vous a battu aux Jeux Olympiques, en finale ?
Non, avant ça mais ce n’est possible donc en finale ça serait bien. (Il se reprend) Non, même pas. Il ne mérite pas la finale.
Vous avez encore les JO en tête ?
Non, du tout. Seulement, j’aimerais bien le reprendre. C’est tout. Sinon, les Jeux sont derrière. Ma médaille est digérée. Elle est avec les autres.
Vous voulez le prendre pour vous ou pour les autres ?
Pour moi. Je suis mauvais perdant (rires). Je n’aime pas perdre. Quand on est un sportif de haut niveau, on aime bien avoir une revanche.
Votre nouveau titre de champion du monde chez les juniors vous a-t-il aidé à tourner la page de Pékin ?
Non parce qu’il n’y avait pas besoin de tourner la page. Je suis très heureux d’avoir remporté cette médaille. Ce que je n’ai pas aimé, c’est la façon dont j’ai perdu. Aller chercher ce titre chez les juniors était un nouveau défi et non une façon de tourner la page.
Vous avez bien été pesé à 134 kilos…
Ouais. Tout habillé.
Vous avez pris du poids pour cette compétition ?
Non. Depuis les Jeux, je n’ai tout simplement pas eu de préparation spécifique.
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