Les Français ont brillé ce week-end à Bercy en remportant cinq médailles d’or, cinq d’argent et cinq de bronze. Tour d’horizon, catégorie par catégorie.
60 kg : un talent nommé Dragin
Jamais depuis le début de sa jeune carrière Dimitri Dragin n’avait évolué à un tel niveau. Sa cinquième place aux Jeux lui a apporté la confiance qui lui avait parfois manqué auparavant. Il est désormais capable d’aborder ses combats de manière très relâchée et cela lui réussi. Sur le tapis il alterne entre une attitude qui frise la nonchalance lors des ‘matte’ et des fulgurances dès lors que le combat reprend. Capable de faire tomber à tout moment et dans toutes les directions, il a le potentiel technique, physique et mental pour aller chercher un titre mondial.
66 kg : comme aux Jeux
Emoussé par son premier régime de l’année 2009, Benjamin Darbelet a su se hisser en finale en sachant, lors de ses combats, attendre le bon moment pour porter l’estocade. En finale, face à son bourreau des Jeux, le Japonais Uchischiba, il lui fallu aurait plus de fraîcheur physique pour pouvoir l’emporter. Véritablement étouffé par le rythme et l’engagement total du Japonais, le Levalloisien a beaucoup subi et il n’a jamais été en mesure d’inquiéter le Japonais. Ces deux là règnent actuellement sur la catégorie, ils auront sans doute l’occasion de se retrouver dans les mois qui viennent.
73 kg : Bonhomme, c’est solide
Classé septième la saison dernière, Gilles Bonhomme (3e) confirme qu’il se sent bien à Bercy. Fort physiquement, à même de relever le défi face à n’importe quel adversaire -comme l’atteste sa demi-finale face au champion du monde Wang- Gilles Bonhomme a pris une petite longueur d’avance sur la concurrence, dans cette catégorie qui se cherche encore un leader. Il devra confirmer lors de ses prochaines sorties.
81 kg : Clerget, le feu
En l’absence d’Alain Schmitt, qui s’est donné une grosse entorse du genou jeudi matin, Axel Clerget a montré qu’il était mieux qu’un judoka prometteur, et qu’il pouvait déjà s’exprimer dans un contexte international. Son panache, son judo d’attaque, la qualité exceptionnelle de son newaza ont enflammé Bercy, et, même s’il manque peut-être encore de densité physique, il fait désormais parti des postulants à une place de titulaire en équipe de France.
90 kg : Dafreville, la victoire qui fait du bien
Souvent classé dans les sept premiers, Matthieu Dafreville n’avait encore jamais remporté de grande compétition internationale, c’est désormais chose faite. Encore plus fort physiquement que les saisons précédentes, il sait de mieux en mieux créer les conditions favorables pour lancer son sumi-gaeshi, et il dispose également d’autres solutions avec les techniques d’arrachées et de ramassement de jambes dans lesquels il excelle. Cinquième aux Jeux, champion de France, vainqueur à Paris avec des victoires sur Iliadis et Ono, le Levalloisien est sur une belle dynamique. Il a le profil d’un vainqueur potentiel des prochains championnats du monde.
100 kg : Maret le plus volontaire
S’il est une qualité qui ne manque pas à Cyrille Maret, c’est la volonté. Vainqueur du Néerlandais Van der Geest dans un combat où il était mené, puis du Cubain Despaigne, le champion du monde juniors 2006 continue de progresser et il se rapproche progressivement des meilleurs. Son âge, son allant et sa volonté affichée de réussir une carrière international en font un titulaire en puissance, dans cette catégorie des moins de 100 kg qui peine à se renouveler.
+100 kg : Riner en mode guerrier
On retiendra de sa deuxième victoire au tournoi de Paris, cet affrontement sans merci avec son grand rival russe, Alexander Mikhaylin. La manière très spectaculaire dont Riner a laissé exploser sa joie, a montré à quel point il tenait à faire tomber le Russe. Cette rivalité, qui nourrit actuellement la motivation de ces deux très grands champions, devrait encore perdurer quelques temps si l’on se fie à la manière dont ils se sont défiés du regard lors du salut final.
Pierre Robin tire également son épingle du jeu en accédant pour la première fois au podium parisien. Dominé par Riner, il représente pour l’équipe de France un numéro deux de niveau mondial, qui aura certainement un rôle à jouer compte tenu du nombre de compétitions inscrites au calendrier 2009.
48 kg : Jossinet de retour aux affaires
Après son échec aux Jeux Olympiques, Frédérique Jossinet avait hésité sur la suite à donner à sa carrière, puis, elle s’était fait battre par Laetitia Payet aux Championnats de France. Du coup, on commençait à se demander s’il ne s’agissait pas des premiers signes annonciateurs d’une fin de règne. Il n’en est rien, et samedi Frédérique Jossinet a remis les pendules à l’heure, en venant à bout de la concurrence national et en décrochant son 11e podium à Paris. Face à Payet et Climence elle a du se contenter de victoires étriquées, mais elle est bel et bien de retour aux commandes de la catégorie. Pour preuve, elle est restée fidèle à ses mauvaises habitudes, elle perd en finale.
52 kg : La Rizza frustrée
Après une année blanche en 2008 et des championnats de France 2009 assez moyens, Audrey La Rizza est sur le chemin de la grande forme. Sa demi-finale face à la valeur montante de la catégorie, la Japonaise Misato Nakamura (19 ans, 3e des JO), devrait lui servir de référence dans les mois qui viennent, même si on peut regretter avec elle sa défaite en finale face la Russe Kuzyutina, qu’elle avait déjà battue.
57 kg : Harel revient, Ribout débarque
Barabara Harel (3e) s’est montrée dans de bien meilleures disposition qu’aux championnats de France et elle se replace dans la course pour la place de titulaire en moins de 57 kg, une catégorie où la hiérarchie paraît encore floue.
La surprise du jour est venue de Morgane Ribout. Très impressionnante durant toute la journée, la championne de France juniors 2007 dispose d’une puissance et de qualités techniques indéniables qui font d’elle une titulaire potentielle.
La championne de France, Automne Pavia est passée à la trappe face à la Portuguaise Monteiro, une combattante de niveau mondiale, il faudra la revoir. Sarah Loko est dans la même situation puisqu’elle s’est fait battre au premier tour par la future gagnante la Grecque Boukouvala.
63 kg : Payet, un peu seule
Battue d’un rien en quarts de finale par la Japonaise Hirai (2e), Emmanuelle Payet est pour l’instant la seule de la catégorie qui offre certaines garanties face à la concurrence étrangère. A Paris elle faisait sa rentrée, après avoir été gênée dans sa préparation par une blessure à la cheville qui l’avait empêché de défendre son titre de championne de France. Elle sera sans doute plus forte dans quelques semaines. Les autres combattantes de la catégorie présentes à Paris, n’ont pas semblé pour l’instant en mesure de briller sur la scène internationale.
70 kg : Decosse régale, Pasquet se place
Si le changement de catégorie a modifié un peu ses repères, et l’oblige parfois à plus de patiente, Lucie Decosse n’en reste pas moins une combattante exceptionnelle. Sa technique, sa vista lui permettent de remporter son cinquième tournoi de Paris et de s’installer, en l’absence de Gévrise Emane, dans le fauteuil de numéro un de la catégorie.
Marie Pasquet confirme pour sa part qu’elle est une valeur montante. Solide, elle tombe peu et son tomoe-nage fait souvent mouche. En revanche elle n’a rien pu faire dans sa finale face à Lucie Decosse.
78 kg : et de six pour Lebrun
En remportant son sixième titre à Bercy, Céline Lebrun confirme qu’elle de retour à son meilleur niveau. Toujours aussi motivée, l’Orléanaise réussi une belle journée avec notamment deux pions magistraux lors de ses premiers tours. Est-elle redevenue la numéro un de la catégorie ? C’est encore un peu tôt pour le dire, mais elle s’en rapproche à grands pas.
Absente des championnats de France Stéphanie Possamaï, revenait à la compétition après une blessure au genou qui l’avait tenue éloignée des tapis pendant une longue période. Il lui faut maintenant retrouver rapidement son meilleur niveau si elle ne veut pas voir Céline Lebrun prendre les commandes de la catégorie.
+ 78 kg : Bisséni n’en profites pas
Les absences conjuguées de Ketty Mathé et d’Anne-Sophie Mondière, offraient une belle opportunité à Eva Bisséni de s’affirmer comme la numéro un actuelle de la catégorie après sa victoire aux championnats de France. Certes elle est la Française la mieux classée, mais elle est absente du podium, et elle n’a pas convaincu sur sa capacité à battre les meilleures étrangères.
source : alljudo.net
date : 09.02.2009