Teddy Riner «Chez moi, c’est normal que je gagne»
Le judoka français Teddy Riner, vainqueur des championnats du monde des +100kg en finale face au Russe Tmenov, le 13 septembre 2007 à Rio (Brésil)/S.Moraes/REUTERS
JUDO – Le champion du monde des lourds se confie à 20minutes.fr avant le tournoi de Paris, le 8 février à Bercy…
Le 8 février prochain, le médaillé de bronze de Pékin défendra son titre au tournoi de Paris. Toujours emballé à l’idée de combattre devant son public, le colosse de l’équipe de France revient pour 20minutes.fr sur sa saison, ses objectifs, son nouveau statut…
Vous abordez ce tournoi de Paris en tant que double champion du monde. Vous sentez vous plus attendu que d’habitude?
Non, je commence à m’y faire. Depuis quelque temps, je ressens plus de pression avant les compétitions. Mais en entrant sur le tapis, j’évacue. L’an dernier, ce qui je j’ai vécu à Paris, c’est inoubliable. L’ambiance, le public de feu…
En finale vous battez Alexandr Mikhailine qui ne veut plus vous affronter en France où vous seriez protégé par les arbitres…
J’ai entendu ce qu’il a dit. Pfff… Je ne comprends pas trop. L’année dernière, notre combat était très serré, c’est vrai. Mais à Levallois, il n’y avait pas photo (Il a battu le Russe lors des championnats du monde toutes catégorie, en décembre dernier d’un yuko). Pendant tout le combat, c’est moi qui ait attaqué. Lui, il n’a rien fait. Chez moi, c’est normal que je gagne.
C’est l’adversaire qui vous pose le plus de problème?
Non, c’est compliqué contre tout le monde. Il ne faut pas croire. Tout le monde travaille et moi, je dois encore progresser. Je sais qu’il faut que j’améliore ma garde à gauche. C’est important de travailler des deux côtés.
Vous avez fait l’impasse aux championnats de France. Pas de regrets?
C’était prévu. Ca ne faisait pas partie de mon programme. J’ai quand même suivi la compet. Il y avait un bon niveau, mais je ne m’attendais pas du tout à ce résultat dans ma catégorie. J’attendais Bonvoisin et c’est Wustner qui gagne. C’est quand même une surprise.
Depuis deux ans, vous sentez que le regard des autres a changé sur vous?
Bien sûr. Il y a beaucoup de jaloux. Et pas dans ma catégorie. Rien que le fait d’avoir une belle voiture, ça fait parler. Je ne dirai pas la marque, mais bon, voilà, certains sont jaloux. J’entends des choses… Ca m’énerve.
Dans le monde du judo on n’est pas trop habitué à voir quelqu’un mis en avant…
Ouais mais qu’on me dise pas que j’ai pris la grosse tête. Ca, ça m’énerve. Moi, je n’ai pas changé, je reste le même. Ce sont les médias qui s’intéressent à moi.
On vous sent lassé parfois…
Grave! Ca fait partie du métier, mais bon, quand c’est pas le moment… Faut savoir gérer en fait. Et pas faire n’importe quoi. J’ai entendu de tout et de rien. Quand on me demande de me déguiser sur un plateau télé, je refuse. Faut que ce qu’on me demande ait un rapport avec le sport quand même.
Vous comprenez qu’une championne comme Manaudou fasse une pause?
Oui je la comprends. Ce doit être dur pour elle en ce moment. Mais l’entraînement au quotidien, c’est dur. On s’amuse pas beaucoup.
Où est le plaisir alors?
(Il sourit et se redresse) Quand je marque ippon… Ca c’est bon! Ca, ça fait plaisir!
En dehors du judo, vous avez des projets?
Déjà, assurer mon avenir. J’aimerais bien trouver le bon plan. L’affaire qui marche. Je crois que ça se passe sur Internet. Je ne sais pas encore comment. Mais j’ai plein d’idées.
Recueilli par Romain Scotto